
Le compostage est bien plus qu’une simple tendance écologique. C’est une manière astucieuse et économique de transformer vos déchets organiques en amendement pour le jardin.
Dans ce petit guide, apprenez comment démarrer un compost, choisir entre compostage en tas ou bac, et comprendre ses avantages pour votre jardin et la planète.
Le compost : définition et vertus
Qu’est-ce que le compost ?
Le compost, résume à lui seul le principe de Lavoisier sur le changement d’état de la matière qui dit en substance que “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme“…
Imaginez en effet tous vos déchets organiques qui, grâce à l’aide de micro-organismes comme les bactéries et les champignons (mycélium), ainsi que des travailleurs auxiliaires comme les vers, collemboles et cloportes, se transforment au terme de quelques mois en une matière biologique capable d’amender comme jamais le sol du jardin. Cette matière brune à noire, à la texture grumeleuse et l’odeur de sous-bois est extrêmement riche en nutriments.
En utilisant le compost, vous offrez à vos plantes une nourriture de choix, que ce soit en pleine terre, en pots ou en jardinières. Il améliore la structure du sol, favorise la rétention d’eau et stimule la vie microbienne.
Pourquoi se mettre au compostage ?
1. Recycler les nutriments : Le compost permet de restituer à la terre les éléments nutritifs prélevés par les cultures, évitant ainsi l’appauvrissement des sols.
2. Réduire les déchets ménagers : Moins de poubelles à sortir, et plus d’économies. Jusqu’à 30 % de vos ordures peuvent être compostées.
3. Éviter les allers-retours à la déchetterie : La plupart des déchets verts peuvent être compostés. Évitez donc les embouteillages de la déchetterie !
4. Produire un amendement naturel et gratuit : au-revoir les engrais en tout genre coûteux, bonjour le compost maison gratuit. Le compost maison nourrit vos sols sans produits douteux.


5. Valoriser d’autres ressources : le compostage produit de la chaleur (que certains ne manquent pas d’exploiter), des vers pour nourrir les poules, et bien plus encore.
6. Favoriser l’autonomie : en produisant votre propre compost, vous réduisez votre dépendance aux intrants extérieurs.
7. S’engager et sensibiliser à l’écologie : Composter est une démarche vertueuse et, à bien y regarder, engagée (indépendamment de toute considération politique) !
En recyclant vos déchets, vous limitez les gazs à effet de serre des décharges. De plus, composter est une activité éducative pour toute la famille.
Que mettre dans le compost ?

– Déchets de cuisine : Épluchures, noyaux, arêtes de poisson, fruits et légumes gâtés, marc de café, coquilles d’œufs broyées, sachets de thé…
– Déchets de jardin : Tontes de gazon, feuilles mortes, tailles broyées.
– Autres matières : Carton non imprimé, sciure de bois non traité, cendres de bois.
À éviter/proscrire : agrumes, huiles, graisses, viande, produits laitiers, plastiques, métaux, végétaux malades. Ce n’est pas que le compost soit difficile, mais il a ses limites !
Les clés pour réussir son compost
1. Un bon équilibre carbone/azote : Alternez matières “vertes” (humides, azotées) et matières “brunes” (sèches, carbonées) dans un rapport de 50/50. Certains limitant l’apport carboné à 1/3. La vérité pouvant se situer entre les 2.
2. Une bonne aération : Les micro-organismes ont besoin d’oxygène. Brassez régulièrement votre compost pour éviter les mauvaises odeurs. Pensez à lui donner un peu d’air.
3. Une humidité optimale : Le compost doit être humide, mais pas trop. Serrez une poignée : si de l’eau s’échappe, il est trop humide ; si elle est friable, il est trop sec.
Conseil : Variez les apports en déchets pour enrichir le compost en nutriments.

Les techniques de compostage
Compostage en extérieur

1. Compostage en tas : Idéal pour les grands jardins. Formez un tas, pas nécessairement dans un trou, de 50 cm à 1,5 m de haut en alternant couches vertes et brunes. Brassez régulièrement pour aérer.
Avantages :
- Convient aux gros volumes (déchets verts, branchages).
- Monte rapidement en température (70°C), éliminant graines et pathogènes.
- Simple à mettre en place : empilez les couches à même le sol, à l’abri de la pluie.
Inconvénients : Requiert de l’espace et un aspect visuel peu esthétique.
Astuce : Placez le tas près de votre potager pour faciliter l’accès !
2. Compostage en bac : Adapté aux petits espaces. Utilisez un composteur en bois (des palettes font parfaitement l’affaire), plastique ou métal pour contenir les déchets. Parfait pour les citadins !
Avantages :
- Design discret (bois, plastique recyclé) avec aération intégrée.
- Protège des intempéries et accélère la décomposition.
- Adapté aux balcons ou cours urbaines.
Inconvénients : Capacité limitée nécessitant un suivi régulier de l’humidité.
Astuce : Ajoutez des vers de terre (lombricompostage) pour booster l’efficacité !

Ces 2 premières méthodes sont les plus utilisées en jardinage “domestique”.
3. Méthode Jean Pain : Une technique avancée qui utilise de grandes quantités de broussailles pour produire du compost, de la chaleur et même du méthane. Pour les pros du compostage ! Si vous souhaitez en apprendre plus sur cette ingénieuse méthode, nous vous invitons à visiter le site www.jean-pain.com – vous y découvrirez comment ce système génère une très riche microbiologie dans le sol.

4. Vermicompostage extérieur : Utilisez des vers dans votre composteur (Eisenia foetida plus connu sous le nom de ver du fumier ou ver rouge ainsi que Eisenia andreï ou ver rouge de Californie) pour améliorer et accélérer la décomposition des déchets fermentescibles.
Cette méthode produit un compost et un « thé de compost » (plus difficilement récupérable en extérieur) très nutritif.
Méthode recommandée en compostage en bac.
5. Compostage de surface : Déposez simplement les déchets organiques sur la surface de sol à amender, sous un paillis, et laissez la nature faire le reste. La méthode la moins “contraignante” – largement mise en oeuvre l’été.

Compostage en intérieur

1. Lombricomposteur : Parfait pour les appartements. À l’instar du lombicompostage (ou vermicompostage) en extérieur, les vers, évoluant dans un composteur dédié et adapté, transforment les déchets de cuisine en compost et en jus nutritif.
Les étapes du lombricompostage :
- Décomposition initiale : Les déchets organiques sont déposés dans le bac supérieur. Les micro-organismes commencent à les décomposer.
- Action des vers : Les vers ingèrent les déchets en décomposition et les transforment en compost. Ils se déplacent verticalement pour accéder à la nourriture fraîche.
- Production de compost : Les déchets digérés par les vers se transforment en compost récupérable dans les bacs inférieurs.
2. Bokashi : Méthode japonaise de fermentation anaérobie (signifie « vivant, actif, survenant ou existant en l’absence du dioxygène », par opposition à aérobie qui signifie « vivant, actif ou se produisant uniquement en présence de dioxygène »). Elle permet de composter presque tous les déchets organiques, y compris viandes et produits laitiers.
La méthode Bokashi fait appel à des micro-organismes efficaces (EM) pour fermenter les déchets organiques. Ces derniers sont placés dans un seau étanche, saupoudrés de son Bokashi, et fermentent en 2 à 4 semaines.
Le résultat est un pré-compost riche, à enterrer ou mélanger au sol pour terminer la décomposition.

Utilisations du compost

– Au potager : Incorporez du compost mûr autour des légumes gourmands (tomates, courgettes). Vous verrez la différence !
– En jardinières ou pots : Mélangez 1/3 de compost à 2/3 de terre. C’est le parfait dosage.
– Pour les arbres et arbustes : Étalez une fine couche de compost sous le houppier.
– En mulch à peu près partout dans le jardin : Utilisez du compost jeune pour couvrir le sol.
Quand amender le sol avec du compost ?
On procède à des apports de compost TOUTE L’ANNÉE !
Idéalement, à chaque plantation mais également durant la culture pour nourrir les légumes ou dynamiser la floraison des annuelles par exemple. Arbres et arbustes apprécient également un apport ponctuel de compost – durant l’été par exemple. Les petits fruitiers n’en sont que plus productifs lorsque leur terre est amendée au compost.
Fin d'hiver-début de saison (printemps) : préparer le terrain
1. Apport de compost de début de saison de culture :
La fin de l’hiver, avant le réveil des végétaux, et le printemps sont le moment idéal pour donner un coup de pouce à vos légumes. Appliquez du compost entre les rangs de vos cultures.
2. Paillage :
Une fois le compost appliqué, recouvrez-le de paillis. Cela aide à conserver l’humidité, à réguler la température du sol et à empêcher les mauvaises herbes de proliférer. Le paillage combiné au compost crée un environnement optimal pour la croissance des légumes.
Toute l'Année : nourrir en profondeur
3. Compost dans les trous de plantation :
De manière générale, que vous plantiez plutôt au printemps, voire en été ou en automne, l’utilisation de compost dans les trous de plantation est recommandée.
Ajoutez une couche de compost au fond du trou, puis recouvrez légèrement de terre.
Memo compost
Le compost améliore non seulement la structure du sol mais aussi sa capacité à retenir l’eau, réduisant ainsi le besoin d’arrosages fréquents.
Où trouver du compost gratuit ou à acheter ?
– Collectivités locales : Certaines déchetteries distribuent du compost gratuit. Un très bon plan pour qui ne souhaiterait pas patienter minimum 6 mois !
– Jardineries : Vendu en sacs de 3L à 80L, privilégiez les produits labellisés bio.
– Composteries : Pour des quantités plus importantes.

Le compostage est une solution simple et efficace pour réduire ses déchets, enrichir son sol et contribuer à un mode de vie plus durable. Que vous ayez un grand jardin ou un petit balcon, il existe une technique adaptée à vos besoins.
Alors, prêt.e à transformer vos déchets en or noir et à sublimer votre jardin ?
